Les EPI indispensables ou équipements de protection individuelle protègent les professionnels contre un risque spécifique, rencontré sur le lieu d’exercice de son métier. Ce sont généralement des vêtements professionnels, mais pas seulement. La notion de protection individuelle intervient quand le risque n’a pas pu être éliminé par l’aménagement de l’environnement de travail ou par un dispositif de protection collective. Une solution de protection collective doit toujours avoir été recherchée avant l’utilisation d’un équipement de protection individuelle .
Si le document unique d’évaluation des risques professionnels (DUER) est une obligation légale, utiliser précisément les recommandations établies à partir de ce document est un bon moyen d’investir dans des EPI adéquats, sans alourdir la facture avec des équipements inutiles. Le Règlement (UE) 2016/425 sur la sécurité des équipements de protection individuelle distingue trois catégories d’EPI. Ceci en fonction de la gravité des risques contre lesquels ils protègent. Bien choisir la catégorie d’EPI en rapport avec le risque rencontré permet également de limiter les dépenses inutiles.
Quelles sont les trois catégories d’EPI ?
Le règlement (UE) n° 2016/425, applicable depuis le 21 avril 2018, répartit les E.P.I. en trois catégories, en fonction des types de risques contre lesquels ils protègent.
Les EPI de catégorie I protègent contre les risques minimaux suivants :
– agression mécanique superficielle;
– contact avec des produits d’entretien peu nocifs ou contact prolongé avec de l’eau
– contact avec des surfaces chaudes dont la température n’excède pas 50 °C
– lésion oculaire due à une exposition à la lumière solaire (hors observation du soleil)
– conditions atmosphériques qui ne sont pas extrêmes
Les EPI de catégorie II protègent contre les risques autres que ceux énumérés dans les catégories I et III.
Les EPI de catégorie III protègent exclusivement contre les risques qui peuvent avoir des conséquences très graves. Comme la mort ou des dommages irréversibles pour la santé et se rapportant à des :
– substances et mélanges dangereux pour la santé
– atmosphères présentant un déficit en oxygène
– agents biologiques nocifs
– rayonnements ionisants
– ambiances chaudes dont les effets sont comparables à ceux d’une température d’air égale ou supérieure à 100 °C
– ambiances froides dont les effets sont comparables à ceux d’une température d’air inférieure ou égale à – 50 °C
– chutes de hauteur
– chocs électriques et travaux sous tension
– noyades
– coupures par scie à chaîne tenue à la main
– jets d’eau haute pression
– blessures par balles ou coups de couteau
– bruits nocifs
Les EPI indispensables pour les professionnels du BTP, de l’industrie et des espaces verts
Malgré une amélioration constante au fil des années, le BTP reste l’un des secteurs les plus touchés par les accidents du travail. Il représente 14 % des accidents du travail, tous secteurs confondus, et 15 % des maladies professionnelles. En moyenne, au cours de sa carrière, un salarié du BTP sera victime de 2,5 accidents du travail.1 Pour se protéger, protéger ses collaborateurs et éviter les journées d’arrêt de travail, il est nécessaire d’utiliser les équipements de protection nécessaires.
La protection du crâne
La protection du crâne est tout d’abord essentielle pour les métiers du bâtiment, de la construction, des travaux publics, de l’entretien des espaces verts, de la manutention… Les équipements de protection du crâne se répartissent en deux catégories : les casques et les casquettes. Ce tableau vous aidera à choisir la protection adéquate en fonction du niveau de risque.
La protection des yeux
Trop souvent négligée, la protection des yeux est pourtant essentielle. En effet, les yeux sont exposés à des risques de nature variée : risques mécaniques, thermiques, chimiques, électriques… Les yeux peuvent être soumis à des projections d’éclats de bois ou de métal, de produits chimiques, à des chaleurs élevées (comme à l’ouverture d’un four), à des rayonnements ultraviolets ou laser…
Les lunettes de soleil (EN 12312) sont des EPI de catégorie I, qui demandent peu d’investissement, mais qui peuvent protéger contre les dommages à long terme provoqués par les rayons sur la rétine. Pour les protections spécifiques, les lunettes de protection jouent souvent plusieurs rôles, repérés par le marquage des normes associées : EN 166 (spécifications générales), EN 170 (filtres pour les rayons UV), EN 171 (filtres pour les rayons infrarouges), EN 172 (filtres de protection solaire pour usage industriel). La norme EN 175 concerne les risques posés par les travaux de soudage.
Choisir une forme de lunettes de protection adaptées au risque assure une protection optimale. Par exemple, les lunettes masques protègent contre les projections de liquides, les poussières et les gaz. Mais si l’étanchéité par rapport au milieu ambiant n’est pas nécessaire, des lunettes à branches disposant de protections latérales peuvent suffire.
La protection auditive
L’ouïe est en danger dès une exposition de 8 heures à un bruit de 80 dB(A). Ce qui est le volume sonore d’une simple tondeuse à gazon. À 83 dB(A), cette limite de temps passe déjà à 4 heures, et, à 95 dB(A), une exposition de seulement 15 minutes est dommageable. 95 dB(A) est le volume sonore d’une moto ou d’une presse à journaux. En France, 1 salarié sur 5 est exposé à des niveaux sonores dangereux pour la santé.2 Il ne faut pas attendre que les symptômes de surdité apparaissent pour protéger ses oreilles.
C’est la norme européenne EN 352 qui définit les exigences générales pour les protecteurs individuels contre le bruit (PICB). La protection auditive inclut les bouchons d’oreille et les casques anti-bruit. Le réducteur de bruit doit être adapté au niveau sonore du lieu de travail. Un casque qui supprime tous les bruits peut représenter un danger pour le porteur, isolé de son environnement.
Le but est de faire redescendre le niveau sonore en-dessous de 80 dB(A) pour l’individu. Les casques anti-bruit passifs utilisés dans les milieux professionnels offrent une atténuation comprise entre 20 dB(A) et jusqu’à 33 dB(A).
Les chaussures de sécurité
Pour se prémunir des blessures aux pieds, la meilleure solution est de porter des chaussures qui s’adaptent aux tâches à accomplir. Il existe une différence entre chaussures de travail (non coquées), chaussures de protection et chaussures de sécurité.
Pour travailler en sécurité, la protection ne doit jamais se faire au détriment de l’ergonomie, du confort et de la liberté de mouvements. Des chaussures de sécurité sont forcément assez lourdes et leur port est contraignant. Quand le poste n’exige pas leur utilisation, on peut avoir recours à des chaussures de protection ou de travail, plus légères et moins rigides. Vous pouvez consulter notre article sur les normes de chaussures de sécurité pour plus de précisions.
Les chaussures de sécurité, antidérapantes, permettent de prévenir les chutes de plain-pied, qui représentent 14 % des accidents du travail, tous secteurs confondus.3
La protection contre les chutes de hauteur
Les EPI de protection contre les chutes de hauteur sont de trois types.
– Les systèmes d’arrêt de chute, qui stoppent la chute et empêche l’utilisateur de heurter le sol ou tout autre obstacle. Cette catégorie comprend les harnais antichute.
– Les systèmes de maintien au poste de travail, qui permettent à l’utilisateur de travailler en appui ou en suspension en l’empêchant de glisser ou de tomber
– Les systèmes de retenue, destinés à limiter les mouvements de l’opérateur afin de l’empêcher d’atteindre les zones où une chute pourrait se produire.
Là encore, une bonne analyse du poste de travail et du risque encouru permet d’utiliser l’EPI optimal et de réduire les coûts autant que les accidents.
Les gants de protection
Les gants de protection professionnels doivent répondre à la norme EN 420 tout d’abord. Cette norme ne peut pas être utilisée seule : elle est accompagnée d’une norme additionnelle, qui correspond au risque spécifique contre lequel les gants protègent. Pour bien vous équiper sans vous ruiner, il faut tout d’abord choisir le gant de protection en rapport avec les tâches que vous effectuez. Vous trouverez une liste précise des normes additionnelles et des risques associés dans notre article sur les gants de protection .
La protection des mains peut se compléter par des manchettes anti-coupure et/ou anti-chaleur, protégeant l’avant-bras et utilisées dans les domaines de l’industrie et de l’élagage.
Les protections des genoux
Les genouillères de protection à la norme EN 14404 sont loin d’être un simple accessoire pour les professionnels du BTP et de l’industrie tout d’abord. S’agenouiller souvent, et en portant des charges, crée des traumatismes répétés sur les articulations, à l’origine de plusieurs maladies professionnelles comme les lésions chroniques du ménisque, la tendinopathie et l’hygroma du genou.
Les genouillères peuvent disposer d’une attache indépendante, mais aussi être prévues pour s’insérer dans les poches réservées à cet effet sur les pantalons de travail .
Les protections jetables pour l’alimentaire, l’esthétique, les services à la personne
Les protections jetables pour l’agro-alimentaire, l’esthétique, la restauration mais aussi le paramédical comprennent les masques chirurgicaux, les charlottes élastiquées pour la tête, les gants à usage unique, les surblouses et surchaussures…
Quel masque de protection choisir ?
Les prix des masques de protection respiratoire varient grandement en fonction de leurs performances. Certains masques sont des dispositifs médicaux qui sont également utiles dans l’agro-alimentaire et les métiers en contact avec le public, d’autres sont de véritables EPI. Bien choisir le masque en fonction du risque peut vous aider à maîtriser les coûts.
Quels gants jetables choisir ?
Les gants jetables sont largement utilisés dans l’industrie agro-alimentaires, les commerces de bouche, la restauration, les services à la personne, mais aussi les soins bien-être et l’esthétique, les massages et, bien sûr, les métiers médicaux. Les personnes non formées ne savent pas forcément que ces gants ont des propriétés différentes. Ni que leur contact est plus ou moins bien toléré par la population. Le tableau ci-dessous vous aidera à choisir les meilleurs gants jetables au meilleur prix. Par ailleurs, les gants à usage unique sont parfois poudrés. Ce qui facilite l’enfilage, mais on trouve aussi des gants non-poudrés, nécessaires pour les personnes allergiques ou intolérantes au talc.
Sources :
2 Enquête Surveillance médicale des expositions aux risques professionnels (Sumer), 2010
3 https://www.preventionbtp.fr/Actualites/Toutes-les-actualites/Sante/Moins-de-deces-mais-plus-d-accidents-dans-le-BTP-en-2018
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