Les vêtements haute visibilité, obligatoires ou facultatifs, qui doit en porter

Publié le , par Adequatio
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Les vêtements haute visibilité

Les vêtements de haute visibilité sont le symbole des agents de voirie amenés à effectuer des travaux de réparation mais aussi de maintenance sur les routes. Ils sont aussi portés par les professionnels du BTP sur les chantiers, par les spécialistes du nettoyage et les agents de collecte des déchets, par les pisteurs d’aéroport… Quels sont les professionnels qui doivent porter ces équipements de protection ? Quelles lois les rendent obligatoires ? Quelles sont les normes à respecter pour leur utilisation ?

Les vêtements de haute visibilité sont-ils obligatoires ?

L’obligation pour l’employeur de fournir des EPI

Selon l’article R4321-4 du Code du Travail, « l’employeur met à la disposition des travailleurs, en tant que de besoin, les équipements de protection individuelle appropriés ». Selon ce même article, l’employeur « veille à leur utilisation effective ».

L’employeur doit donc fournir aux salariés les E.P.I. dont ils ont besoin. En fonction des risques posés par leur environnement de travail, et préalablement évalués et listés dans le Document Unique, ou Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DU ou DUERP). Mais cette obligation ne s’arrête pas à la fourniture, puisque l’employeur doit s’assurer que les protections sont bien utilisées par les salariés.

Dans le cas des vêtements de travail à haute visibilité, leur usage peut être imposé par l’environnement de travail si les salariés travaillent en extérieur, dans des conditions de faible mais aussi de mauvaise visibilité, au milieu d’engins de chantier ou près de véhicules en circulation, ou sur les voies de circulation, par tout temps.

Cet article du Code de Travail rend donc obligatoire, de fait, le port des vêtements haute visibilité. On parle ici des chantiers sur route et autoroute. Mais également des pompiers, les équipes de secours et les agents de collecte des déchets, sur les pistes d’aéroport…

L’obligation de porter des vêtements haute visibilité sur la route

En 2017, le trafic nocturne représentait 82 % des accidents mortels pour les piétons sur les routes et 79 % de ceux survenus sur l’autoroute1. Le manque de visibilité est donc l’un des facteurs à l’origine des accidents incluant des piétions. Le Code de la Route oblige tout individu circulant sur les voies routières, professionnel ou non, à porter un vêtement à haute visibilité.

 « Toute personne intervenant à pied sur le domaine routier à l’occasion d’un chantier ou d’un danger temporaire doit revêtir un vêtement de signalisation à haute visibilité de classe 2 ou 3, conforme aux spécifications de la norme EN ISO 20471. » (Code de la route, Livre 1, Huitième partie, Article 134)

Quelles sont les caractéristiques des vêtements de signalisation à haute visibilité ?

La norme EN 20471 pour les vêtements à haute visibilité

Les vêtements de signalisation à haute visibilité doivent tout d’abord rendre le porteur visible des conducteurs de véhicules ou d’autres équipements mécaniques, de jour comme de nuit, dans la lumière des phares. Ce sont des équipements de protection individuelle qui doivent répondre à des exigences précises de conception et de performances, et non pas seulement des vêtements de travail.

C’est la norme européenne EN 20471 qui spécifie les exigences que doivent respecter les vêtements de signalisation à haute visibilité, ainsi que les méthodes de test utilisées pour évaluer leurs performances et leur résistance.

Les vêtements à haute visibilité EN 20471 portent ce pictogramme :

La croix est remplacée par un chiffre allant de 1 à 3, indiquant la classe et le niveau de protection de l’EPI.

Les 3 classes de vêtements haute visibilité

Les vêtements de haute visibilité se distinguent par une conception incluant des matières fluorescentes et des matières rétro-réfléchissantes.

– Les matériaux fluorescents sont les tissus de couleur jaune, rouge ou orange. Ces couleurs sont idéales car  elles contrastent avec l’environnement pendant la journée. Les matières fluorescentes ont la particularité d’absorber les rayons ultraviolets. Ceux que l’œil humain ne peut percevoir, et de les transformer en lumière visible. Les vêtements fluo émettent donc un peu de lumière à chaque fois qu’ils en absorbent.

– Les matériaux rétro-réfléchissants sont contiennent des microbilles de verre jouant le rôle de pigment réfléchissant. Les bandes réfléchissantes renvoient la lumière à la source, comme lorsque les phares d’un véhicule éclairent le vêtement.

La norme EN 20471 définit trois niveaux de protection pour les vêtements de travail haute visibilité, en fonction de la surface occupée par ces différentes matières.

Les nouveautés de la norme EN 20471

La norme EN 20471 remplace la norme EN 471 depuis octobre 2013. Elle a apporté un certain nombre de changements et de précisions.

Depuis octobre 2013 :

– Les bandes rétro-réfléchissantes doivent être visibles à 360°. Les bandes horizontales doivent donc entourer le vêtement. Si la manche cache une partie de la bande, deux bandes doivent être apposées sur celle-ci.

– Un vêtement de classe 3 doit couvrir le torse et se doter de manches ou de jambes longues, avec bandes rétro-réfléchissantes.

– Les matières fluorescentes et rétro-réfléchissantes doivent également résister à certaines conditions d’entretien du vêtement.

– La largeur des bandes réfléchissantes ne peut être inférieure à 5 cm.

– Les vêtements professionnels à haute visibilité protègent tous contre un risque élevé. Les vêtements de loisir sont régis par une autre norme.

Précautions à prendre

– Les matériaux fluorescents et rétro-réfléchissants ne doivent pas être couverts par des accessoires ou d’autres vêtements (écharpe, veste polaire, sac, chasuble…), ni couverts de salissures.

– Les éléments ne doivent pas être séparés, dans le cas d’une tenue à haute visibilité formant un ensemble indissociable.

– L’entretien des vêtements à haute visibilité doit respecter les indications de la notice, afin de préserver leurs propriétés.

– La protection ne fonctionne pas en l’absence de toute source de lumière.

Sources :

1 « La sécurité routière en France, Bilan de l’accidentalité de l’année 2017 » h ttps://www.onisr.securite-routiere.gouv.fr/contenus/sites/default/files/2019-02/Bilan%202017%20de%20la%20sécurité%20routière%20VF%20avec%20couverture.pdf